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Des mots, toujours des mots
10 août 2007

Je ne t'oublierai jamais

Chapitre 1

Je venais de toucher le fond…Depuis plusieurs années je vivais avec ce mal-être incessant qui s’était installé au fond de moi, sans réellement savoir pourquoi. Il est apparu au début de l’adolescence, cette période de la vie qui change tout. Soit on la passe sans soucis, soit on ne la passe pas. Moi, je ne la passerai jamais car aujourd’hui j’avais décidé d’en finir. Je ne supportais plus cette douleur et je ne me supportais plus. D’ailleurs, plus personne ne me supportais. C’est ce constat qui m’a emmené à m’autodétruire de jour en jour.

Comme toutes les histoires de jeunesse, cela commence par une déception amoureuse. Étant une personne qui s’attache dès le premier regard, je me suis attachée à ce jeune garçon si parfait à mes yeux. Malheureusement, il avait l’air beaucoup moins attaché à moi. Mes amis de l’époque ne se sont pas privés de me le dire: « tu ne l’intéresses pas ». Pourquoi? Tout simplement, parce que j’étais différente. Je ne m’habillais pas assez bien, j’étais trop timide, pas assez belle…Moi j’ai pris ces mots comme ceci : Emma,ce garçon est trop bien pour toi! Regarde-toi, tu es ridicule et inintéressante. A partir de ce jour, je me suis détestée. Petit à petit, je suis tombée dans une solitude profonde. J’étais sans vie. Je ne souriais plus, ne sortais plus et passait mes journées à lire en imaginant une vie meilleure. J’en étais arrivée à me convaincre que je ne méritais pas le bonheur, et sans doute ni de vivre.

Et puis est arrivé ce soir. Je m’étais décidée à sortir car je ne supportais plus de rester enfermer dans ma chambre. Je voulais prendre l’air avant de retourner dans la prison que je m’étais inventée. J’ai marché,seule, jusqu’au centre ville. Arrivée devant un bar, j’y ai vu mes amis, ces soit- disant amis. Ils étaient tous ensemble, en train de rire et moi j’étais seule à les regarder. A ce moment là, j’ai pris conscience que ma vie n’avait aucun sens. Que j’étais seule…J’ai repensé à cette isolement que je m’étais imposée, seule punition pour me punir d’être moi, de ne pas être à la hauteur. J’ai donc fait demi-tour avec cette décision fatale : je ne méritais pas de vivre.

Je suis donc retournée chez moi et pris tout ce que je trouvais en alcool et médicaments. Et j’ai avalé tout ce que j’ai pu. Voulant finir ma vie dans un endroit isolé, je suis sortie et j’ai encore marché. Je ne savais pas où j’allais. Pendant ce temps, j’étais libre! Je ne pensais à rien, ne voyais rien. Je n’avais pas peur de la suite, sachant que rien ne pouvait être pire. Finalement, je me suis arrêtée sur le pont de la gare. Je commençais à me sentir partir petit à petit loin de ce monde, loin de toutes ces souffrances. Elles n’allaient pas me manquer. Enfin, j’allais plus avoir mal. Et puis, j’ai entendu au loin un train qui arrivait. Je me suis dit : « ça y est, c’est le moment de partir ». Je m’apprêtais à sauter quand tout à coup j’ai vu une lueur éclatante dans le ciel. J’ai entendu une voix me dire « Ne faites pas ça! Il vous restes tant d’années à vivre… » . Je suis tombée dans le néant.

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